hommage
Au revoir, chère
Patou
Native d’Autrans, adoptée par
Corrençon en Vercors et aimée de tous à Villard de Lans, Patricia Barnier nous a
quittés le dimanche 4 septembre 2005. «Patou», comme la surnommaient
affectueusement ses proches, ouvrait souvent sa porte aux jeunes, du haut de ses
45 ans. Si son cœur s’est éteint sur un battement trop faible, il n’a jamais
cessé de grandir en générosité pour les autres, tous les autres. Patou, c’est
d’abord un sourire, un visage joufflu de joie de vivre et une mine radieuse
affichée par tous les temps physiques, même quand la météo médicale annonçait de
gros nuages. Et certes ils s’étaient amoncelés ces dernières années ces mauvais
nuages, mais de cette mauvaise fortune génétique (elle était atteinte d‘une
spondylarthrite ankylosante), Patricia avait fait un bon cœur altruiste. Les
riantes et efficaces années professionnelles au service du tourisme et du
Vercors, son cher Vercors, étaient derrière elle ; qu’à cela ne tienne, le
domicile tenait parfois plus du local jeunes, version rencart social, que d’un
simple coquet et douillet « sweet home ». Ces jeunes, ou plutôt faudrait-il
dire ses jeunes, étaient toutes et tous un peu orphelins en ce dimanche
ensoleillé de septembre. Sensible aux problèmes des plus démunis, ou des plus
faibles, qui sont d’ailleurs souvent les mêmes, elle imaginait la volonté
d’aider comme le remède aux injustices et aux coups durs de la vie. Porter les
autres, au lieu de se porter soi-même, parfois avec abnégation, toujours avec
sincérité, et sans jamais se lasser. Éternelle rieuse des mots d’enfants,
observatrice de la vie publique, mère attentionnée et couveuse patentée, amie
fidèle et infatigable avocate des personnes handicapées, ses ami(e)s et sa
famille se demandent bien comment elle a pu s’envoler aussi vite. La grâce et la
légèreté d’une bonté d’âme, sans doute, pour se rapprocher des anges. Ils en ont
bien de la chance, les anges…