L'ORGANISATION TERRITORIALE EN POLOGNE
Voïvodie, poiwat,
gmina, telles sont les déclinaisons des institutions locales d’une
Pologne qui, depuis la réforme territoriale de 1999, tente de conjuguer
paramètres européens pour les régions et proximité démocratique pour les
administrés. Un débat bien connu en France.
VOIVODIE :
SATISFAIRE LES CRITERES EUROPEENS
Au XVIIème siècle, on pouvait
trouver des voïvodies qui ressemblaient à s’y méprendre à celles
d’aujourd’hui. Après la seconde guerre mondiale, elles s’effacèrent devant le
centralisme tandis que, de nos jours, on réapprend petit à petit l’autonomie
démocratique de vie des collectivités. Pour autant, le processus avance assez
vite, et on parle déjà de syndicats intercommunaux alors même que le
poiwat, créé en 1999, de taille intermédiaire entre le canton et le
département français, équivalent juridique de notre conseil général, balbutie
tout juste. Car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, à l’heure où la
France se demande si l’empilement des échelons n’est pas un frein à une
harmonisation européenne de l’organisation territoriale, en Pologne cela fait
figure de nouveauté institutionnelle; avec pour objectif de satisfaire aux
critères européens des régions.
La Pologne d’avant 1999 était
structurée en quarante-neuf petites voïvodies, non dotées de
compétences réellement décentralisées tant la découpe territoriale rendait la
gestion malaisée. A l’issue de la réforme, elles sont trois fois moins
nombreuses, amis beaucoup plus fortes et indépendantes; et pour éviter en
corollaire le délitement du lien administré/administration par la mise en place
des poiwats, structure intermédiaire dans la pyramide locale entre les
voïvodies et les gminas, équivalents de nos
communes.
L’INTERCOMMUNALITÉ : EN
DEHORS DE TOUT CADRE INSTITUTIONNEL
A la tête des gminas, les
wojts (maires) ne voient pas toujours d’un bon œil l’éventualité
intercommunale qui viendrait complexifier encore un peu plus l’organisation
décentralisée, et lui prendre du pouvoir. Problématique connue avec les édiles
français, avec toutefois une originalité : en aval des gminas, on
trouve des hameaux ou petits villages représentés par une seule personne, le
sols, élu au suffrage universel direct … Une mini-structure
administrative.
Du coup, l’intercommunalité peine à
se frayer un chemin institutionnel. Il n’existe pas de législation nationale,
aucune règle d’encadrement. On assiste à des ébauches de regroupements informels
: associations de wojts, développement en synergie de gminas
ou de poiwats en vue d’objectifs communs. Le statut juridique de la
capitale, objet d’une loi, a quant à lui été modifié il y a trois mois.
Plusieurs communes étaient constituées en communauté tandis que maintenant il
n’y a plus qu’une seule commune et des quartiers qui, à l’identique des sols,
sont représentés par une personne. En revanche, tout près, à Legionowo, ville
pourtant forte de 80 000 habitants, émerge un syndicat intercommunal qui s’est
constitué avec trois autres communes il y a un an. Pour une mutualisation des
moyens, notamment en matière environnementale, un concordat a été signé entre
l’association Mazorie en Île-de-France et ce syndicat pour permettre un
transfert des compétences.
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU D’ÉTAT
?
Chassez le naturel centralisateur et il revient au galop … Émanation du Ministère de l’environnement, les parc naturels nationaux, tout puissants sur leur territoire, sont très bien armés par la loi nationale. Le télescopage de compétences avec les collectivités est donc monnaie courante et le pouvoir local est bien démuni.